Une joli chant de sirène... ou peut être pas.

Messages : 10 Date d'inscription : 05/08/2012

Quelle était cette sensation ? La sensation d'une mélodie, d'une musique douce et appaisante, d'un chant qui venait de ce lac... Un sentiment étrange, qui avait quelque chose d'envoutant, comme un chant de sirère qui voudrait attirer des proies faciles pour les engloutir et les noyer dans leur bras.

Daisuke l'entendait, il la resentait cette étrange mélodie mais lui restait méfiant et il la sentait se transformer en un chant d'Apocalypse, un présage monstrueux s'offrant à lui, une mort prochaine... et pas n'importe laquelle. Tout ceci n'était qu'une illusion, un mirage s'immiçant dans les esprits des personnes s'approchant trop près de l'eau pour les faire tomber et les aspirer dans un trou sans fond.
Enjamabant alors quelques branches en travers du chemin et empêchant d'accéder au bord de l'eau car coincées entre les arbres, il se posa juste devant le lac, vérifiant du regard qu'il n'était pas suivi. Que faisait il ici ? Il s'agissait certainement d'une mission et cet endroit était idéale pour observer quelqu'un ou quelque chose... après tout, personne ne pouvait savoir à part lui, ses missions restant toutes secrètes, sécurité oblige.

Sentant alors une présence dans son dos et percevant un bruit de feuillage, il se retourna vivement, dégainant légèrement son katana d'un coup de pouce et positionnant son autre bras sur le manche de celui-ci pour le sortir, avant d'arrêtant son geste s'apercevant qu'il ne s'agissait que d'un lapin. Haussant alors un sourcil, un coin de sa lèvre inférieure se dressa légèrement, ne pouvant pas admettre qu'il s'était pas avoir aussi facilement. Tandis qu'il se retournait vers le lac face à lui et decidant de le contourner pour avoir une meilleure vu, il soupira, appuyant avec son même doigts sur son arme pour la ranger puis releva le visage pour scruter au loin. Etait il vraiment seul ? Il n'en était pas sûr... non, il n'en était vraiment plus sûr parce que maintenant, il entendait bel et bien des pas, autres que les siens. Lançant des regards en coin derrière lui tandis qu'il relentissait le pas, il décida de laisser faire. ça irait. Oui, il savait se défendre si on l'attaquait par derrière et il ne devait pas se retourner... une chose était sûre, si il agissait de façon suspecte alors il perdrait peut être l'occasion de se confronter à un éventuel ennemie et de faire un rapport après à son roi.

Messages : 27 Date d'inscription : 04/08/2012

Il y avait des jours où l'on se disait que sortir prendre l'air nous ferait du bien, que cela serait utile pour nous changer les idées ... Lui au moins n'avait pas cette envie folle de temps à autres. Pour la simple raison qu'il était toujours dehors. Il n'y avait que de rare fois où il pénétrait dans une maison, sois pour manger, sois pour satisfaire ses clients ... Mais tous les matins, alors qu'il ouvrait les yeux, le corps pleins de courbatures, il ne s'était jamais produit l'inverse. Pas un seul instant il n'avait souhaité retrouver un toit sous lequel aller se réfugier chaque soir et y faire sa vie. Il n'aimait pas devoir s'installer en un lieu, il aimait voyager entre les royaumes, volant avec le plus de discretion que ses cheveux lui offraient pour se nourrir et gagnant de l'argent grace à la vente de sa compagnie, oui certains riches excentriques aimaient louer Silkeï pour se divertir le temps que quelques heures, car on ne savait jamais ce que nous réserver le jeune homme. Et le mystère attirait les gros porte monnaie !

Ses fins doigts vaguement enfoncés dans les poches d'un pantalon aussi sombre que la couleur du royaume qu'il quittait, il soupira. Il détestait le royaume de Pique, pas autant que celui de Coeur qu'il avait trahi, mais il le détestait d'une haine toute particulière. Déja, il pleuvait toujours quand il était là bas, et du coup il y avait moins de clients ... Mais ce devait être physique, il avait l'impression de suffoquer dans l'enceinte de ce petit royaume. Alors il était parti, le ventre vide, laissant derrière lui la pluie et l'orage qui s'annonçait, il marcha pendant plusieurs heures sans but bien précis, enchaînant les chants et les remarques à haute voix sur le ciel qui s'éclaircissait à mesure qu'il s'éloignait de ce royaume de pacotille.

Il avait une voix claire et qui une fois encore ne l'aidait en rien à se masculiniser, mais il s'en fichait, parce qu'elle lui permettait de chanter avec une douceur qui ne lui était pas connue ... Et c'était avec un rythme bien précis en tête qu'il chantonna tout en observant les bords de ce lac qui semblait vouloir nous attirer au fin fond de lui. Mais Silkeï était trop entrainé par sa musique et ses mouvements amples qui lui servait de danse tout en avançant pour s'occuper de ça.

En plus, ce lac, il l'avait souvent côtoyé, cherchant des poissons multicolores et autre dauphins en songeant qu'ils l'emporterait vers un monde encore plus beau que Wonderland. car oui, il n'aimait pas cet endroit, et il savait qu'il y avait un autre monde car il y avait des étrangers qui en venait ... Seulement les habitants de Wonderland ne pouvait pas quitter ses terres, ils y étaient enchaînés comme de vulgaires merdes.

Puis son regard aussi blanc que deux cristaux de neige vint se poser sur une silhouette nerveuse qui semblait vouloir agresser le moindre courant d'air. Il cessa alors de chanter et se fit silencieux, puis un sourire en l'air, quand l'inconnu eut rengainé son katana, il s'approcha à pas lent de lui pour lui offrir un grand sourire dévoila toutes ses dents blanches. Il était beau ... Une beauté étrange que peu de gens appréciait, des cheveux indigos qui pourtant n'étaient pas teints, une folie incroyable et deux yeux sans couleurs ... Magnifiquement différent.

<< Tu vas me découper en tranches moi aussi ? Aaah, mais je te préviens, j'ai pas bon gout hein ! >>

Messages : 10 Date d'inscription : 05/08/2012

Une jolie balade ? Certainement pas, Daisuke n'était pas ici pour se divertir, ni pour se changer les idées. Il ne sortait pas pour prendre l'air ou pour s'aérer un peu car lui aussi, ne se trouvait pas souvent à l'intérieur, n'ayant pas besoin de sommeil et se posant au royaume auprès de son roi qu'après de longues et épuisantes missions. Souvent, il ne le quittait pas, n'allant que très rarement dans ses appartements, craigant qu'un ennemie ne profite de cet instant pour attaquer. Daisuke ne dormait jamais réellement et n'en ressentait d'ailleurs pa le besoin puisque toutes ses nuits n'étaient faites que de surveillance et de vigilence à redoubler lorsqu'il s'agissait d'un royaume ennemie.

Le seul besoin qu'il ressentait -mais peut être était-ce plus un désir qu'une réelle nécessité- était de se retrouver seul quoi qu'il fasse. Pourquoi ? Certainement la peur de se confronter à une compagnie ne demandant qu'à être entrentenu, qu'on lui demande de parler de lui ou tout simplement de discuter... il ne se trouvait bien qu'avec lui même finalement. Il savait qu'il ne se verrait jamis forcé à se faire la conversation -avouez que la situation serrez comique- et ne serait pas contraint à être aimable.

En réalité, Daisuke parlait très mal, c'était aussi pour cette raison qu'il n'ouvrait que très rarement la bouche, craignant de ne pas réussir à s'exprimer, il préférait encore se taire et faire comprendre de son regard, d'un geste qui indiquerait qu'il serait contrarié ou même content -ce qui en soit, était assez rare... voir même improbable.

La présence se rapprochait, il la sentait toute proche et en une seconde, alors qu'il se retournait vivement pour faire face à l'individu qui était venu à sa rencontre, il avait dégainé son katana, plaçant sa lame à quelque centimètre de la gorge du jeune homme, plissant les yeux et ses sourcils se fronçant car toute fois méfiant, même si à prioris, il n'avait rien d'effrayant, les apparences étaient trompeuses et il le savait.

<< Tu vas me découper en tranches moi aussi ? Aaah, mais je te préviens, j'ai pas bon gout hein ! >>

Il se foutait de lui ? Oui il ne voyait que ça... ou peut être pas, finalement. Daisuke le détailla du regard, ses iris blancs dépouvues de pupilles et cette tignasse idigo tirant sur un violet néanmoins charmant, bien que cette couleur soit assez rare. Il était charmant c'était réel, il l'était particulièrement parce qu'il avait sa façon d'attirer le regard. Mais l'as devait se méfier de ces habits noirs qui provenaient peut être de la couleur du royaume auquel il appartenait. Et ce jeune homme n'avait pas l'air d'avoir toute sa tête, peut être avait il été chassé pour cette raison ? Ou peut être devait il jouer les espions ? Non, c'était toalement idiot, tant qu'à prendre un infiltreur, autant le prendre compétent et plus discret que cela... à moins que cela faisait aussi parti de la ruse, dans ce cas-là, il devait faire attention à ne pas trop parler.

<<Qui es tu ?>>

Demanda t'il alors, remontant la lame vers sa gorge tandis que le vent commençait à se lever. Il devait être prudent, il commençait à faire nuit, la lune éclairait encore parfaitement le ciel mais si il n'était pas concentré sur ce qu'il devait surveiller, il risquait de manquer une attaque... et jamais il ne se le pardonnerait.

Messages : 27 Date d'inscription : 04/08/2012

Il n'aimait pas ça. Cette impression constante d'être un prisonnier ... Car oui, il se sentait prisonnier de sa propre vie. C'était comme un étau autour de son âme qui ne s'en allait jamais, qui l'empêchait de respirer librement ... Oui, Silkeï étouffait ici, il avait mal à chaque fois qu'il regardait le ciel et se mettait en colère quand il fixait le sol. Il était coincé ici sans le vouloir, à errer entre différents royaumes sans en avoir envie ... Mais c'était une règle que l'on ne pouvait briser de toute façon. Les habitants de Wonderland devait y rester et y mourir, en aucun cas ils n'avaient la possibilité de s'en aller dans l'autre monde, celui dont venait les étrangers. Alors Silkeï se contentait de rêver à ce lieu dont il ignorait tout, il se demandait si là bas aussi il y avait des trèfles aussi grand, si les sols étaient parfois des damiers et si les branchages des arbres étaient si imposants que la lumière du soleil ne passait pas à travers ... Ou encore pire si les dirigeants des royaumes étaient aussi inutiles que ceux de Wonderland. Si c'était le cas, alors il ne voulait plus y aller, plus du tout. Car c'était ce qu'il détestait le plus ici : ceux qui dirigeaient ce monde.

Et ce qu'il aimait encore moins, c'était cette lame posée sur sa gorge ... Ce métal aiguisé qui en un geste lui ôterait la vie. Il se sentait mal sur cette terre, mais en aucun cas il ne voulait mourir, parce que la vie réservait des surprises que la mort empechait de connaitre. Et périr comme un chien sous la lame d'un As ne lui convenait pas. Car oui, tout dans l'homme prouvait qu'il était un As, de carreau d'ailleurs. C'était ce Roi de carreau qui était réputé pour avoir un chevalier servant à ses cotés. Alors il avait louché sur l'arme et poussé un long soupire ... Un chien obeissant aux ordres de son maitre, voila tout.

<< Qui es-tu ? >>

Une question ... Juste trois mots. Un assemblage de lettre cherchant une réponse ... C'est ce qui l'énerva. Alors sans prévenir, l'éphèbe fronça les sourcils, et sa silhouette délicate se mouva en un éclair pour faire un bond en arrière, attraper une pierre jonchant le sol et la lancer sur l'As. Il le rata de peu, mais il avait choisi un poids trop lourd pour ses bras trop peu musclés ... Et cela lui tira une grimace. Il vint poser ses doigts de pianiste contre sa gorge qui avait failli être maculée de sang, puis il déglutit péniblement et plongea dans le regard froid de l'homme qui lui faisait face.

<< Je n'en sais rien. Je suis Silkeï, un neutre et vos guerres de royaume, je m'en passerais bien !! >>

Ce qui avait valu cette soudaine colère, c'était sa peur. Oui, Silkeï était un peureux, il craignait la moindre chose, sursautait pour un rien. Pourtant ces années passées dans la rue aurait du l'endurcir, mais non, elles l'avaient juste rendue craintif et incapable de se défendre ... Il n'était même pas bon à la course et quand il fallait fuir les gardes, c'était seulement parce qu'il était doué pour se faufiler dans la foule en toute fluidité qu'il arrivait à survivre. Mais ici, si l'As voulait le tuer, alors il serait à sa merci ... Soudain, il lui vint l'envie de dire la vérité, ça pourrait rassurer le chien qu'il était après tout.

<< Enfin ... Je suis un traitre de coeur. >>

Messages : 10 Date d'inscription : 05/08/2012

Un chien ? Oui, un vulgaire chien, c'est ce qu'il était car il ne faisait que répondre aux attentes de son roi qui se plaçait toujours au-dessus de tout. Il n'était là que pour le servir et ne considérait en rien sa place comme dégradante et peu importait ce que pensait cet homme, il avait bien trop été habitué aux insultes et autres moqueries de la cour dans son enfance pour que cela ne l'atteigne encore. Si sa mère avait été assez faible pour être piétinée et sans cesse rabaissée par les femmes du royaume, si elle avait dû mourir à cause de cette révolte, ce ne serait pas son cas.

Il était assez intelligent pour ne plus réagir aux insinuations douteuses de la noblesse et se montrer fort... assez fort pour leur prouver à tous qu'il en était capable. Oui, il avait réussi depuis ce jour où son regard avait changé, où ses convictions de parvenir à tenir un combat à mort devenaient belles et bien réelles... il l'avait su, ce matin où il s'entraînait encore sans arriver à se dépasser, il l'avait su à partir du moment où il avait mis un visage sur l'homme qu'il protégerait tout au long de sa vie. Il avait réussi à se relever, il avait pu se dépêtrer du terrain boueux et semé d’embuches qu’il avait pris pour réussir à leur prouver qu’il était assez fort pour se tenir debout aux côtés du roi. L’enfant d’une timidité maladive pouvait à présent parler sans que l’on ne décèle une once de doute dans ses propos qui concernaient toujours l’homme qu’il admirait plus que quiconque. Son regard était devenu droit et son corps ne pliait plus sous la pression, il l’affrontait. Il la combattait avec une puissance méconnue à ce jour pour un enfant si jeune… il était devenu un As à part entière. Il était devenu celui qui ferait que le royaume ne serait plus en danger permanant, celui qui serait à la hauteur et qui aurait les épaules assez solides pour endurer toutes les responsabilités de préserver son symbole intact, de faire que les carreaux garderaient leur éclat…

<< Je n'en sais rien. Je suis Silkeï, un neutre et vos guerres de royaume, je m'en passerais bien !! >>

Mentait-il ? Non, son regard ne contredisait pas ses paroles et son impulsivité montrait qu’il était réellement agacé des querelles des royaumes ennemies. Cela pouvait néanmoins être une ruse, c’est pourquoi il garda son katana sous sa gorge avant qu’il ne fasse un bond en arrière et lui envoie ridiculement ce projectile. Ne se foutait il réellement pas de lui ? Daisuke soupira avant de rengainer son arme et de secouer nerveusement sa crinière brune, dévoilant son œil rouge durant une fraction de seconde tandis qu'il remettait d'un geste contrarié sa veste en place. Finalement, il n’avait rien à craindre de lui et il n’avait pas de temps à perdre avec cette grotesque plaisanterie.

<< Enfin ... Je suis un traitre de coeur. >>

Cela aurait pu d’autant plus l’intéresser s’il avait évoqué les trèfles mais à quoi bon s’attarder avec un traître ? Il ne lui soutirerait certainement rien, pas après qu’il lui ait fait part de son ennuie de toujours voir les dirigeant de Wonderland se narguer –puisque finalement, il ne se tapait pas vraiment dessus- il savait que même si il le torturait, il serait difficile de faire parler ce jeune homme, puisque celui-ci n’avait plus toute sa tête.

« Va t’en. »

Intima t’il alors qu’il lui tournait le dos, la main toujours posé sur le manche de son arme et le regard las ne pouvoir agir librement sans que son roi ne lui ait rien ordonné. Car oui, il se devait aussi de suivre les ordres et pour l’instant, son devoir était de surveiller les alentours.

Messages : 27 Date d'inscription : 04/08/2012

Rencontrer Silkeï, c'était un peu comme trouver un gosse perdu sur le chemin de chez lui ... Sois il pleure, sois il rit pour cacher ses inquiétudes. Silkeï avait choisit de rire, de rire sans pour autant mentir ... En fait, il ne rentrait dans aucun des exemples imaginables, car à lui tout seul, il créait une nouvelle entité. Le Lièvre de Mars et Le Chapelier Fou étaient tarés, eux aussi il fallait l'admettre, mais plongé dans une folie propre à eux même, et si souvent on comparait Silkeï à ces deux hommes, il fallait rétablir la vérité : Il était différent d'eux, totalement.

Et devant lui se trouvait un homme tout aussi original au final. Car les habitants de Wonderland avaient souvent un égo sur-développé qui les rendaient malheureusement égoïste, ne vivant que pour satisfaire leurs besoins et combler leurs caprices. Mais cet inconnu de carreau avait juré fidélité à un Roi, laissant sa vie reposer entre les doigts agiles du plus manipulateur des Dirigeants ... C'était la réputation qu'avait le roi de Carreau, en tout cas, et Silkeï n'avait pas envie de se frotter à ce dernier pour vérifier les bases de cette rumeur.

Dans un sens, le traitre admirait l'As pour sa loyauté et son dévouement, et dans un autre il le plaignait pour le fait qu'à cause d'un serment de fidélité, il ne serait jamais maître de sa vie. Mais l'homme aux yeux blancs n'avait aucune connaissance sur le passé de celui qu'il était difficile d'appeler interlocuteur, alors, il s'interdisait de le juger plus que ça, c'était juste rejeter don dégoût pour les Dirigeants sur cet innocent ...

Alors, après avoir suivi du regard son projectile qui dégringolait dans le Lac et avoir soupiré en songeant au nom ridicule de ce même lac, il avait haussé les épaules et les avait fait rouler en arrière, pour tenter de décontracter ses muscles ... Il ne devait pas rester ici ce soir, les nuits au bord de l'eau étaient les plus glaciales, et nul n'avait tenté la folie de deviner quelles sortes de prédateurs rodaient ici la nuit. Silkeï jeta d'ailleurs un coup d'oeil vers les arbres bien moins imposants qu'à la forêt noire et il sourit calmement, se demandant si l'écorce était aussi simple à arracher et à piétiner ...

« Va t’en. »

L'As lui avait tourné le dos, comme si il se fichait de lui, le traitant comme un être inutile et qu'il ne fallait pas remarquer, dont on pouvait ignorer les moindres paroles ... Et cet ordre tomba dans l'oreille d'un sourd car Silkeï croisa simplement les bras sur son torse vêtu entièrement de noir. Puis il eut un sourire qui dévoila ses dents aussi blanches que ses yeux, et silencieusement, il s'approcha de l'As. Le traitre était capable du pire des boucans comme du plus discret des silence ... Et il était question du dernier choix ici. Sans un bruit, sans un souffle, il alla poser son menton sur l'épaule du brun, regardant dans la même direction que lui.

<< Tue moi si je te gênes à ce point, mais je ne m'en irais pas ! >>

Messages : 10 Date d'inscription : 05/08/2012

Que faisait il maintenant ? Si l'autre refusait de partir, ne le forcerait il pas à quitter les lieux pour pouvoir se concentrer comme il le voulait ? Mais était-ce réellement la raison qui le poussait à agir de la sorte ? N'était-ce pas plutôt parce qu'il craignait le contact avec les autres qu'il espérait juste le voir partir pour ne plus être à ce point angoissé... pour arrêter d'avoir à subir cette boule qui se formait dans son estomac ? Pour que ses mains cesses de transpirer de cette façon ?

Alors pourquoi le contact le dérangeait tant que cela ? Peut être n'avait il pas totalment perdue de cette timidité poussé à l'extrême. Peut être que cette facette d'homme fort qu'il montrait à tous n'était finalement que pour se protéger... mais aucun moyen de savoir. Cet homme était un mûr, il était impossible de savoir ce qu'il ressentait tant il se montrait froid et distant. Et cela l'arrangeait au final... car qui aime montrer ses faiblesses, honnêtement ? Personne. A moins de n'avoir aucune dignité ni aucune fierté.

Après s'être retourné, il pria pour qu'il parte. Oui, il supplia intérieurement qu'il ait été assez clair et qu'il ne fasse pas d'histoire... il ne voulait pas rester là avec lui, c'était un véritable supplice pour lui, qu'il s'éfforçait de cacher... et il le faisait très bien, d'ailleurs. Pourtant, quelques secondes après, il sentit un contact... quelque chose sur son épaule. Pensant alors que c'était une main, il tourna légèrement le visage, lançant un regard à la limite du démoniaque tant il était noir à son interlocuteur avant de ne se heurter à la vision de ce visage si proche du sien... ce n'était pas bon.

Il détestait ça... et pourtant, son corps ne se crispa pas, car il ne s'inquiéta pas d'un geste innatendu, trouvant cette présence trop présivible. Ce n'était pourtant pas le cas, la preuve... mais il ne le craignait pas, et pourtant, il avait tout à craindre de ce traître qui ne semblait pas seul dans sa tête~

<< Tue moi si je te gênes à ce point, mais je ne m'en irais pas ! >>

Oh oui, il aurait aimé s'en débarrasser... le tuer et le jeter dans ce lac sans fond pour soulager ses tripes qui se tordaient dans tous les sens et pour pouvoir réfléchir normalement ne serait-ce qu'une seconde. Oh, ça oui, il aurait voulu le tuer et se débarasser de ce contact si dérangeant... mais quelque chose le poussait aussi à vouloir le voir partir, quelque chose... mais il ne parvenait pas à mettre le doigt dessus.

<< Tu ne comprends pas. >>

Répondit il alors simplement, fixant toujours ce même point qui semblait imaginaire.

Messages : 27 Date d'inscription : 04/08/2012

L'autre refuserait éternellement de s'en aller ... Silkeï était ainsi, imprévisible et naïf. Aujourd'hui, il avait croisé pour la première fois de sa vie le chemin de Daisuke, aujourd'hui, il n'avait pas envie de le laisser seul. Il ne voulait pas en apprendre plus sur lui, son passé ne l'interessait pas tant que ça. Même la raison de son serment, il s'en moquait. Il savait juste que l'homme n'était pas si cruel que ce qu'il voulait bien laisser croire, et il avait simplement envie de passer le temps avec lui. Peut être que si ils se recroisaient dans un semaine, Silkeï le fuirait comme la peste, lui jetant à la figure des paroles froides et insensées, mais en attendant, pour l'instant, il voulait profiter de sa silencieuse compagnie.

Il sentit le souffle chaud de cette respiration régulière venir contre sa nuque avant de s'en aller aussi rapidement ... Il avait comprit la gêne immédiate qu'avait ressentit le chevalier servant en le voyant si proche de son visage, et ça l'avait fait sourire. Dans un sens, l'As était plus pur que tous ses clients et même si il était comme un chien assassin. Ses clients ... Ces riches hommes qui jetaient leur argent par les fenêtres et profitaient du corps de Silkeï à leur guise ... Il n'en avait pas beaucoup, car il fallait qu'il soit tout à fait calme pour en accepter un, sachant qu'étant parfois trop hystérique, il perdrait vite son argent et sa maigre réputation qui contribuait à lui amener des clients ...

Un frisson parcouru son échine quand il repensa à ces hommes et femmes qui avaient loués ses services ... Il se répugnait. S'offrant comme un vulgaire objet à celui qui ouvrirait son porte monnaie et lui laissant accès sur tout son corps ... Certains étaient moins pervers que d'autre, mais le plus souvent, on ne louer pas son temps juste pour profiter de sa compagnie, il fallait être réaliste ... Au final, Silkeï était un peu comme une catin.

<< Tu ne comprends pas. >>

Cela lui tira un maigre sourire. C'était vrai, il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas pourquoi cet homme voulait sembler si fort et cacher ce qu'il était réellement. Etait-ce pour son Roi ou pour une toute autre raison ? Il ne comprenait pas non plus pourquoi il se mentait à lui même en s'inventant cette personnalité ... Mais après tout, lui mentait très mal, devait-il l'admirer et tenter lui aussi de se fondre dans la masse en cessant sa folie ou rester ce qu'il était ...?

<< Ce n'est pas la première fois qu'on me le dit ... Mais comme tu ne m'as pas tué, je peux espérer que tu veux bien quand même de moi à tes cotés ? >>

L'espoir. Voila un mot bien fade qui n'était en fait qu'une invention pour cacher sa peur de l'avenir. Et en l’occurrence, ici, Silkeï avait tout simplement peur que Daisuke ne l'empale sur sa lame.

» Quand l'indescriptible se doit d'être décrit.